Un domaine scientifique méconnu aux applications pourtant riches
Pour la plupart, la linguistique évoque l’étude des langues, et la sémiotique, elle, n’évoque absolument rien.
J’aimerais faire avec vous l’inventaire de ce que sont ces sciences qui me passionnent et que je peux mettre à votre service — et de ce qu’elles ne sont pas, puisque les représentations, nous allons le voir, sont souvent fausses.
Les Sciences du Langage
C’est cet ensemble de Sciences Humaines et Sociales à la visibilité relativement restreinte dont nous voulons parler ici. Elles regroupent plusieurs disciplines qui fonctionnent ensemble, et qui ont toutes pour objet d’étudier les langages, la communication et la culture. Dans les Sciences du Langage, on retrouve, en plus de la linguistique et de la sémiotique, une constellation de domaines divers, formés de l’interaction avec d’autres disciplines des Sciences Humaines et Sociales.
La sociolinguistique, issue de la rencontre avec la sociologie, étudie les langues et les pratiques langagières comme un phénomène social. Alphabétisme, politiques linguistiques, représentations sociales (notamment autour des dites “petites langues”), préservation du patrimoine linguistique mondial, mais aussi stéréotypes et habitudes linguistiques sont ses objets d’étude favoris.
La psycholinguistique et la neurolinguistique, nées du contact avec la psychologie, les sciences cognitives et la neurologie, sont des sciences proches, qui se penchent sur les mécanismes d’acquisition du langage, que ce soit au cours de l’apprentissage infantile, ou plus tardif. Elles traitent aussi des dites “pathologies du langage”, et s’intéressent aux structures cognitives qui président à tel ou tel processus linguistique.
L’ingénierie linguistique, la linguistique appliquée, proches de l’informatique, sont utilisées dans des domaines industriels (par exemple, dans les interface par la parole humain·e-machine, dans le traitement automatique du langage, etc.) mais ont aussi différentes applications techniques (militaires, par exemple, puisque la linguistique apporte des techniques d’analyse de code, et est donc utile pour le renseignement). La linguistique appliquée tire parti de toutes les autres disciplines des Sciences du Langage, en les mettant en pratique sur le terrain.
Linguistique
La linguistique n’est absolument pas l’étude “des langues” ou même “d’une langue” ! On me demande souvent, quand je dis être linguiste, combien de langues je parle, et les réactions sont toujours fort étonnées (et déçues ?) quand je mentionne n’en parler ‘que’ deux, en en balbutiant une troisième.
La linguistique peut être spécifique (… du grec ancien, du français, du ouïghour, etc.) ou générale. Elle aussi est composée de sous-domaines. La phonétique et la phonologie se penchent sur les sons des langues (production, utilisation). La sémantique et la lexicologie veulent décortiquer le fonctionnement et les interactions des mots entre eux au sein d’une langue (une chaise est un meuble, un meuble n’est pas une chaise : c’est une relation d’hyperonymie !). La morphologie a pour objet la description des phénomènes grammaticaux qui ont la capacités de modifier les mots (flexion, déclinaison, conjugaison, etc.). Elle fonctionne avec la syntaxe, qui regarde ces mêmes phénomènes grammaticaux dans la construction combinatoire de phrases et de textes entiers. La pragmatique, elle, réfléchit à tout ce qui a trait aux interactions entre les personnes par le langage… ou pas, d’ailleurs. La pragmatique va par exemple prendre en compte les temps de pause dans un discours, les mesurer, et réfléchir à leur signification et leur portée, ou encore analyser gestuelle, posture et ton de voix. La stylistique, enfin, comme son nom l’indique assez, pour une fois, fait du style son objet d’intérêt.
Sémiotique
La sémiotique a une place à part, proche de la philosophie du langage. C’est une discipline qui intègre l’ensemble des autres, et qui se propose d’être un cadre épistémologique pour les autres domaines.
Comment est-ce qu’on signifie ? Au sens vraiment strict. Pourquoi ce qu’on dit, ce qu’on écrit, prend du sens, en transfère, en porte ?
La sémiotique s’intéresse exactement à cela, c’est-à-dire qu’elle étudie les systèmes et les processus de signification, notamment par le biais d’un concept qu’elle nomme la médiation.
La médiation, c’est, pour faire simple, le mécanisme qui permet à quelque chose d’être à la place de quelque chose d’autre. De se faire un relai. Toute la sémiotique s’appuie sur cette possibilité : quand on parle, nous ne sommes évidemment pas en train d’utiliser des arbres, des pièces, des libertés ou encore des individus. Non ! Ce serait fort peu pratique. On utilise des mots, des signes, qui se substituent à ces concepts, ces personnes, ces objets.
La sémiotique ne traite pas que de ce qu’on nomme habituellement langage : pour elle, tout est langage, et tout est texte. Une bibliothèque est un texte qui, issu d’une signification architecturale, abrite des textes, eux-mêmes issus d’une signification littéraire ou scientifique. Il en va de même pour un musée, qui donne à voir des textes sculpturaux, picturaux, photographiques, ou une salle de concert ou de cinéma, avec leurs textes musicaux ou filmiques.
La sémiotique et la linguistique nous servent, chez Lézard des Mots, à vous apporter toute une batterie de compétences expertes et à guider vos projets au mieux. Image et cohérence de marque, impact d’une campagne publicitaire ou de communication, efficacité d’un texte, analyse de public et d’horizons d’attente, capital sympathie d’une marque, présence digitale stratégique… voilà les applications que tout ceci peut avoir !
Rajoutons que ces compétences, ainsi qu’une grande expérience en littérature, sont également mises au travail lors des phases de rédaction et correction. Elles servent toujours, pour mettre en place un appareil critique objectif et qui ne laisse rien passer !