Lézard des Mots

Jour : décembre 4, 2022

Rencontres
Ed le Bibliovore

Rencontre avec Jeanne Sélène

L’An deux mil vingt et deux et le quatre du mois de décembre à la BNM Aujourd’hui, c’est au tour de Jeanne Sélène de se prendre au jeu de l’interview. Comme le Professeur Roux, elle est une dracollègue de la Vallée des Mots. C’est avec elle que le Concours de Nouvelles du Printemps est organisé ! Et c’est elle qui complète le jury, en plus des dragons et dracènes de la Vallée des Mots. Venez découvrir cette personne bienveillante et tout empreinte d’une humanité chaleureuse. Vous pourrez lui donner du love sur Twitter, et sur Instagram ! Bonjour, bonjour, estimée camarade ! Entre vite, là, passe-moi ta capeline, que je la suspende à l’huis ! Quel blizzard ! Drakôn s’est un peu emballé sur les conditions météos, quand même. Faudra lui dire. Ça reste un plaisir pour moi de te recevoir ici, au sein de l’UPVM. Sémaf’ est ravi lui aussi ! Il adore l’animation. <L’UPVM est l’Université Publique de la Vallée des Mots. Elle abrite également la Bibliothèque Nationale des Mots (BNM) dans les étages supérieurs de l’immense tour cylindrique dans laquelle Jeanne Sélène vient de pénétrer. La BNM dans son ensemble est le domaine d’Ed, le Bibliovore, qui la reçoit. Tout le bâtiment est également connu sous le nom du Sémaphore – ou Sémaf’ depuis qu’il s’est animé sous l’impulsion de l’âme draconique qui s’est emparée de lui.> Viens, montons, rejoignons mon bureau-bibliothèque. Nous serons plus dans notre élément ! Mais dis-moi, qu’est-ce que je te sers, que je puisse donner l’ordre d’extraction aux Dracosouris ? Une Première gorgée de bière, une tasse de Thé pour oublier le bruit du monde ? Ou peut-être un bol de Soupe au Pistou greimassienne pour te réchauffer en profondeur ? Un jus de Rosenoire et Diamant ? Autre chose ? Oh, eh bien je prendrai simplement comme toi, je pense ! <Ed passe la commande au biais d’un cornet en métal terni qui pend au mur, rappelant à l’accueillie de vieux dispositifs oubliés. « Arobase Dracosouris ! » dit-il. « Préparez donc l’extraction citationnelle, je vous prie, en double, selon les souhaits de notre invitée, et dressez-moi donc un plateau d’apophtegmes chiasmatiques ! » Branle-bas dans les sous-sols du Sémaphore alors que le lama blanc s’engage à la suite d’Ed, le Bibliovore. Un semble-t-il éternel escalier colimaçonne sur le pourtour de l’édifice, mais ce n’est pas là qu’il l’emmène. Au centre du vaste hall se tient une plateforme d’élévation. Il se place en son centre avec Jeanne, actionne quelques leviers, une plaisante barrière de métal forgé s’élève comme garde-corps, et l’ascenseur s’ébranle, les portant toujours plus haut, vers la BNM. Iels parviennent finalement toustes deux au sommet de la BNM, après des dizaines d’étages surpeuplés de livres divers. Notre regard qui accompagne leur ascension note avec intérêt un étage sobrement annoncé par une pancarte « Livres Interdits », où s’ébattent les ouvrages de J.K Rowling aux côtés d’un Mein Kampf à l’allure patibulaire et d’un exemplaire des Remarques sur la langue française vaugelasiennes.> Installe-toi je t’en prie. <Ed, le Bibliovore, lui désigne un bureau draconique comme il en est légion. Un fauteuil en cuir d’endive bien rembourré de laine mérimot de chaque côté d’un grand et imposant bureau en U, un feu ronflant dans la cheminée au fond de la pièce, une lumière tamisée, des tapis molletonnés sous vos pieds, et une immense baie vitrée circulaire – ah, d’où Sémaphore ! Mille et un manuscrits éparpillés partout dans la pièce, des livres encore ouverts, d’autres qui s’apprêtent à descendre se ranger seuls aux étages inférieurs. Le bureau du Bibliovore.> On t’appelle Jeanne Sélène, ou JS Éditions, c’est selon. Pourquoi cette référence à la lune ? C’est quelque chose d’important pour toi ? Parle-moi de toi librement ! Lorsque j’ai sorti mon premier roman en autoédition, je voulais rendre hommage aux lunes de ce récit qui y ont une place centrale. Mon nom de naissance étant également un prénom, j’ai trouvé que « Sélène » était juste parfait en écho ! Ah, mais dis-moi, veux-tu que je nous mette quelque chose à écouter ? Je veux bien Une sorcière comme les autres. Soit l’originale, soit la reprise plus récente. < Ed s’affaire, triture quelque chose sur son bureau. Il opte finalement pour une version instrumentale de la chanson au texte vibrant de féminisme. Sûrement pense-t-il déjà aux yeux qui liront le Compte-Rendu de cette entrevue, qui peineraient probablement à profiter de l’échange, s’il était accompagné de paroles. > Que fais-tu dans la vie, Jeanne ? De l’édition, ça je sais. Mais quoi d’autre ? En dehors de l’édition, je crée des petits marque-pages bijoux, je réalise des mises en pages et, plus récemment, je me suis lancée dans la création de bougies en cire végétale. Je passe aussi beaucoup de temps avec mes deux enfants qui sont instruits en famille et je prends soin de quelques poilus et plumeuses. Tu m’écris un mouton ? Plutôt un lama ! <Les boissons sont prêtes, et une Dracosouris émerge de l’ascenseur avec un grand plateau dont le couvercle est un livre. Hmmm ! Tout ceci a l’air bien délicieux. Le plateau est déposé en douceur au centre du bureau, et Ed, le Bibliovore, remercie chaleureusement la petite créature enjouée, qui chipe un manuscrit au passage, en partant. Axone Zéro, lit-on sur le feuillet.> Tu te spécialises volontiers dans les genres dits de l’imaginaire, je crois, même si tu as récemment ajouté une collection à tes rayonnages. Comment t’est venu cet amour de cette littérature-là ? Je suis tombée dans l’imaginaire à la naissance puis j’ai (re)découvert la SFFFH vers douze ans, en tombant par hasard sur un roman de Mercedes Lackey. Ça a été un vrai coup de foudre et je n’ai jamais voulu en sortir ! Que répondrais-tu à quelqu’un·e qui te défendrait que les genres de la SFFFH correspondent à une sous-littérature ? « prout » Plus sérieusement, j’ai une sainte horreur de l’élitisme et je pense que toutes les cultures ont un impact dans

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