Histoires de neige 1 – Rêveries du Multivers

Jour 3 - Extrait de texte

J’en ai parlé dans ma Bûche Zéro Zéro, les Rêveries du Multivers appartiennent à mon hypercycle Vois la Voie de la Voix. Parmi ces Rêveries se trouvent plusieurs textes qui parlent de l’hiver (eh oui, il s’avère que je suis souvent victime d’une obsession quant au froid et à la neige, c’est vrai). C’est ceux-là que je vous propose de découvrir début décembre, également pour vous introduire à la découverte, plus lointaine, d’autres extraits, plus longs, du tome 1 de la Sage Saga de l’Octosystème.

La huitième rêverie, que je vous propose de lire – et d’écouter – aujourd’hui évoque un peuple qui lutte pour sa survie dans un environnement hostile et glacé, forcé à la migration, comme chaque année. Les shamanes de leur clan ont pour mission de protéger leur groupe, et toutes se donnent entièrement à leur mission capitale : générer de la chaleur pour que les individus les plus faibles ne soient pas autant de sacrifices à l’hiver.

Seules les femmes du clan ont accès à cette magie ancestrale, et ce n’est qu’au prix d’un effort considérable, tout en continuant leur marche acharnée vers des cieux meilleurs, qu’elles sont en mesure de préserver les personnes qu’elles aiment des éléments ravageurs. Bien sûr, comme dans toute tâche, il y a un apprentissage. Il est fait ici par la force des choses pour l’apprentie que nous suivons. C’est son premier hiver en tant que shamane du clan, et elle se heurte à son manque de préparation.

Quelques clés de worldbuilding / lore :

  • La Fälma est un organe que chaque personne de l’Octosystème possède. Situé dans l’abdomen, il sert en quelque sorte d’antenne magique. C’est grâce à lui que les individus parviennent à percevoir la mana, à la stocker, et à utiliser la magie.
  • Le Spironfälma est son corollaire : petite vésicule cérébrale, le Spironfälma est lié au cortex préfrontal. C’est lui qui permet aux mages d’agir sur le monde et d’utiliser la mana.
  • Les Transes de (la) Fälma et de Spironfälma sont les bases des magies dites Académiques dans l’Octosystème. Il s’agit pour les mages de privilégier le fonctionnement d’un des deux organes, qui se voit attribuer des ressources de fonctionnement supplémentaires.
  • Si on entre en Transe de la Fälma, alors on ne peut plus bouger, mais on peu (théoriquement) maintenir un sort ou un charme indéfiniment. En Transe de la Fälma, l’organe parvient à capter plus de mana dans le monde (le Wyrd) et à le rendre disponible pour le·a mage.
  • À l’inverse, la Transe de Spironfälma privilégie le flux de sortie de la mana : le corps s’épuise vite, mais le·a mage a accès à l’intégralité de ses réserves magiques pour charger instantanément un sort puissant ou intensifier, monter en charge magique, sur une action magique nécessaire pour sa survie.
  • La Transe de Spironfälma permet de continuer de lancer des sorts, de bouger, et de convertir une partie de l’énergie biologique du corps (par exemple le glucose, les graisses, les muscles) en mana immédiatement.
  • La scène se situe à l’extrême nord du continent de Pelopantos, sur la planète Métissa. Le clan souhaite rallier une zone plus clémente, au sud, passer l’isthme qui sépare Pelopantos du continent voisin, Garbanestia, et commercer avec les Chevaliers du Soleil de l’antique Iminéria, ville à la gloire passée et presqu’éteinte, mais encore vigoureuse pour qui sait la déceler.
  • Oui, j’ai une carte 🗺 Non, je ne vous la montre pas. Il faut que je la refasse, elle a 17 ans, et elle est faite sous Paint 😀
  • Le titre de la Rêverie, La neige danse, est un hommage à un morceau de Debussy, que j’adore, et qui sert de fond à la mise en ambiance du texte.

Rêveries du Multivers

8

La neige danse

Comment ne pas croire, comment ne pas sentir le divin à cet instant sacré ? Oh, Dieux ! Oh, Æstis ! Oh, Puissances !
Le blizzard les environnait de sa tourmente glacée et les membres du clan tremblaient de froid malgré les chaudes épaisseurs de leurs atours de voyage. Les shamanes, à l’avant, à l’arrière, à la droite et à la gauche de la colonne clanique scandaient âprement leurs récriminations au climat et à l’Hiver tout puissant, et leurs Voix tremblaient de peur et de pouvoir. L’air vibrait et claquait de la magie que les femmes exploitaient et envoyaient dans le Cosmos, dans la nuit étoilée que personne ne voyait, à cause de la tourmente, de la glace, de la neige et du givre. Leurs efforts étaient vains : le froid gagnait peu à peu du terrain.

Alors, abandonnant toute prudence, l’Aînée rejeta la gorge en arrière et son hululement fantasmatique déchira la nuit et les esprits. La Transe de Spironfälma la secoua, et, instantanément ses sœurs la rejoignirent dans sa folie. La magie afflua, la mana si sage devint irraisonnée, bouillante, agitée. Un premier cri de souffrance. La plus jeune des apprenties luttait pour sa survie dans le fleuve qui la submergeait, tentait de surnager dans le courant d’énergie que le clan convoquait. Elle suffoquait, s’étouffait. C’était son baptême du feu, du froid. Son premier Hiver à défendre le groupe du froid. Son premier combat contre les éléments, et elle allait le perdre. Elle sentait son corps trembler et la sueur couler partout sur elle. Ses sœurs n’en savaient rien, dans la Transe, c’était chacune pour soi même si elles chantaient ensemble. Aggra, Aggra, pleurait-elle en son for intérieur, pour sa fille qu’elle savait en sécurité dans les bras de son père, bien au chaud contre son torse puissant. Aggra.

La mélopée dansait dans sa tête comme les flocons qui la frappaient au visage.
Aggra ! hurla-t-elle contre le temps.

Le texte mis en ambiance

J’ai enregistré deux textes en un seul sur cette vidéo, à cause de l’évident suspense à la fin de la Rêverie 8. Ne vous spoilez pas ! Arrêtez-vous à 2:37”, de grâce, vous manqueriez l’intro éventuelle que je pourrais faire ! (oops, j’ai donné un indice sur une future case de l’Ancalendrier ?)

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