Lézard des Mots

Inauguration de l’Ancalendrier de l’Avent

L'approche de l'hiver

Winter is coming, paraît-il, et avec lui le froid et la nuit, la recherche du feu bienfaiteur, de la crème de marron et des pommes au four cannelées, de la pâte de coing fabriquée avec délices dans un embaumement de toute la maisonnée.

Dans notre Vallée des Mots, l’hiver est guetté, attendu, souhaité, parce que les dragons et dracènes apprécient le froid et la nuit, comme toute autre sensation. Iels apprécient aussi tout particulièrement l’hiver parce qu’il faut enjoliver la nuit, disposer des lumières, se réunir, partager les souvenirs, et faire des plans pour la survenue des beaux jours.

Comme chaque année, dans la mystique Vallée, on suit un rite bien spécifique. Chaque jour, de nouvelles choses à découvrir, chaque jour, une nouvelle case à ouvrir. Et, si les dragons et dracènes de la Vallée savent très bien l’origine de cette pratique, humaine et teintée de mercantilisme, iels espèrent bien vous faire profiter de leurs réjouissances décalées.

Bienvenue dans mon Ancalendrier de l’Avent ! Parce que oui, c’est moi, LAncoLibre, qui ai l’honneur d’organiser cette année les réjouissances de l’hiver dans la Vallée des Mots. Et j’espère que vous serez nombreux et nombreuses à les suivre avec nous.

Guettez. Chaque jour, consultez l’Ancalendrier de l’Avent, cherchez les numéros que vous n’avez pas encore collectés. Mais vous connaissez le principe, nous tenons ces coutumes de vous…

Inauguration de l'Ancalendrier : aujourd'hui ne fera pas exception !

J’aurais pu me contenter de vous présenter le fonctionnement de ce mois de décembre, en vous précisant, quand même, que l’hiver n’est pas un bien universel, et qu’il est un sujet qui fait beaucoup jaser dans la Vallée des Mots : vous fêtez Noël, mais pour une partie de votre planète, cet événement se produit en été, en plus de n’avoir pas la même signification pour chacun·e·s d’entre vous. Décidément, vous êtes de petites créatures bien particulières !

Mais ce jour n’est pas arrivé où je me contenterai du minimum !

Retrouvez la première surprise de nos festivités, un peu plus bas.

Et demain, vous revenez, n’est-ce pas ?

Nous aurons le privilège de recevoir en la Vallée un invité… très particulier.

Je vous propose de découvrir un titre de Lune Vénus pour accompagner la lecture du poème que je vous propose de découvrir aujourd’hui. Vous verrez, on reparlera bientôt de Lune dans l’Ancalendrier !

Quelques mots sur le poème :

Il fait partie d’un cycle de poèmes, intitulé les Marches d’un Phare, qui prend pour principe de “monter une marche” à chaque poème. Le premier joue avec des vers d’une seule syllabe, le second avec des vers de deux syllabes, etc. Le douzième est bâti en alexandrins (d’où le phare !), mais on ne s’arrête pas là !

Là c’est le Quatorze, donc… vous avez compris. Toutes les diérèses se font ici !

Les Marches d'un Phare

Quatorze

Esthétique de l'hiver

Comme la neige est belle quand elle danse et tournoie
Silencieuse elle-même elle tait toutes les choses
Impression que tout peut basculer aussitôt qu’on ose
Chevaliers en brume invisibles chevaux de tournoi

Poudreux est mon chemin blanc sous mes pieds alourdis
Les formes adoucies se confondent et les gens se fondent
Ce pourrait être un lit de lin tendu qui sert de monde
Tel buisson-oreiller frémit de secrets assourdis

Les vitres givrées s’effacent et laissent place à l’intime
Point de véhicules : ce sont des blocs voluptueux
Tous immobiles ils pourraient songer délictueux
A bien des idées que l’on ne saurait croire minimes

Il faut bien en effet que ces choses se reproduisent
Si elles ne le font la nuit peut-être est-ce l’hiver
Que les objets se croisent et tissent des objets larvaires
Hors et loin des regards afin que rien ne se déduise

Certes qui le sait mes ami·e·s que ce n’est pas la nuit
Que se jouent ces mystères légers comme la rosée
Que s’égrènent ces notes incongrues mais nécrosées
Sur un piano mystique décharné par la pluie

Pour nous toustes qui contemplons les flocons par milliers
Visages levés vers le ciel et la gueule en appel
Les choses du froid ne se comprennent bien qu’à Noël
Encore faudrait-il qu’elles ne l’aient pas oublié

Ainsi je marche entre les congères qui se dessinent
Sous mes pas apparaissant lutines et fantastiques
Fées d’un autre temps korrigans météorologiques
Je pense aux blizzards qui crissant mon esprit l’assassinent

Une lointaine guitare fait muer mes entrailles
Et un doux chant fallacieux illumine ma nuit
Eh bien que la couverture se déroule je fuis
Les contes qui ne peuvent plus exister sans la maille

Les Marches d’un Phare, 16/12/2013 © LAncoLibre

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